samedi 7 décembre 2013

Dix courts.







Les responsables du programme d'anglais auxquels je participe suivent une tradition américaine (je suis en train de rédiger un article là dessus ^^) de faire prononcer un discours à l'étudiant qui a les meilleures notes de sa promotion. En l'occurrence, cette fois c'était moi. Voilà donc mon "graduation speech". Pour les non-anglophones, en voilà une traduction en français :

Tris infos avant de commencer : JFK est l'aéroport international de New York. L.A.X est l'aéroport international de Los Angeles. Scott était mon prof de compréhension et expression orale.

                Bonjour à tous. Mon nom est Mari Doucet et j’ai l’honneur de parler au nom de classe préparatoire niveau D. Notre classe est entièrement composée d’étudiants venant du même pays et de la même école. Mais chacun d’entre nous est venu aux États-Unis avec des rêves et des attentes différentes. Pour ma part, j’avais déjà visité les États-Unis et je suis venue pour la première fois dans ce pays il y a 10 ans. Quand est venue l’heure de repartir, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps à l’aéroport JFK. Donc, comme vous pouvez l’imaginer, lorsque j’ai appris que j’avais été sélectionnée pour venir étudier ici, j’étais impatiente de revenir.
                La première chose qui m’a frappe en sortant d’L.A.X. c’est le temps. J’avais laissé derrière moi une France pluvieuse à 15 degrés pour Une Californie ensoleillée à 30 degrés. Sur le trajet qui m’emmenait de l’aéroport à mon nouveau chez moi, je n’ai fait qu’apercevoir la côte Californienne. En me promenant un peu la semaine suivante, j’ai découvert, Seal Beach, Sunset Beach et Recreation Park. Des grands espaces et un climat assez clément pour me laisser en profiter : tout se présentait vraiment bien.
                Quand les jours ont passé et que j’ai arrêté de souffrir du décalage horaire, j’ai commence à plus interragir avec les gens autour de moi. Mon expérience des gens ici a vraiment été agréable. Les gens ont été naturellement gentils avec moi. Du conducteur de la navette aéroport qui a accepté de me montrer le Port de Los Angeles, à mes voisins qui m’ont montré les alentours et enfin la famille qui m’a invite pour le dîner de Thanksgiving.
                La vie de tous les jours s’est parfois avérée surprenante. J’ai du m’habituer au système de pourboire ce qui a amené quelques situations cocasse, parmi lesquelles j’ai – et je tiens à préciser qu’un de mes camarades de classe a fait la même chose – voulu donner un pourboire à l’installateur internet. Il semblerait que ce ne soit pas une bonne chose à faire. J’ai eu des conversations avec de parfait inconnus en faisant la queue. L’un d’entre nous s’est vu offrir un masque d’Iron Man alors que nous buvions une bière à la parade d’Halloween à Los Angeles. J’ai échangé des secrets de cuisine avec une femme qui fait des meilleures quesadillas que j’ai jamais mange. Je suis tombée amoureuse de la cuisine mexicaine.
                Je n’avais pas vraiment réfléchi à ce à quoi je m’attendais vis à vis de l’université. Je suis venue sur le campus, je l’ai trouvé incroyable. Une multitude d’arbres, d’espaces verts et de bancs. Encore lundi dernier, j’étais émerveillée devant le coucher de soleil rose et orange et son reflet dans les vitres du bâtiment de la fondation. Notre classe est uniquement composée d’étudiants en informatique. La frustration de réaliser que nous ne pourrions pas faire d’informatique ce semestre était grande et partagée. Je ne m’attendais pas à autant m’impliquer dans mes cours. Il semblerait que j’ai encore un instinct de compétition enfoui. J’ai aimé relever le défi de rédiger des essais et d’effectuer des recherches. J’ai aimé tenter d’améliorer mes présentations. J’ai été surprise de ma propre timidité, étant plutôt une bonne oratrice dans ma langue natale. J'ai m’me aimé les cours de grammaire et j’ai développé un faible pour les point-virgules. J’ai vraiment l’impression d’avoir progressé à l’écrit. Je suis moins sûre de mon oral ceci dit. Je m’en tire comment jusque là Scott ?

                En gardant à l’esprit toutes ces expériences positives, j’espère que notre prochain semestre sera tout aussi bénéfique. Qui sait peut être qu’un jour certains d’entre nous reviendront vivre et travailler aux États-Unis? Je vous souhaite à tous de bonne vacances d’hiver, et je vous remercie de m’avoir écoutée.

jeudi 14 novembre 2013

Gaga goes to (West) Hollywood

Un petit billet pour parler d'un truc un poil fondamental, enfin à mon humble avis.

En France, l'homophobie c'était au quotidien. Soit dans la rue en croisant quelque sombres abrutis pour qui j'avais l'air "trop gouine", soit tout simplement en ouvrant n'importe quel média, même parfois estampillé LGBT (un comble).

Ça fait un mois et demi que je suis arrivée aux USA. Si on enlève 4 jours à New-York, cela fait donc un mois et 10 jours que je suis en Californie.

Nombre de fois confrontée à l'homophobie via la population locale : 0. Après le cauchemar que fut cette dernière année en France : le paradis. Pas une fois le mot "dyke", "fag", "carpet muncher". Rien.

Pas d'homophobie. Une prof qui s'est excusée platement après avoir appelé Chelsea Manning par le mauvais prénom. Et cette phrase, magique de la prof de culture à mes camarades de classe.

"You know if you're uncomfortable about people being gay, that's your problem, not theirs. They're free to do whatever they want."

Pour les non anglophones :

"Vous savez si vous êtes dérangés par le fait que les gens soient homos, c'est votre problème pas le leur. Ils sont libres de faire ce qu'ils veulent."

Un bémol ceci dit j'ai lu une remarque transphobe sur le commentaire d'un bar homo local. L'auteur du commentaire s'est néanmoins fait copieusement engueuler et traiter d'homme préhistorique.

C'est tout, en plus d'un mois.

Pour Halloween nous avons fait un petit tour à Los Angeles. West Hollywood, LE quartier gay d'LA organise tous les ans une parade d'Halloween avec concert. 500 000 personnes dans les rues. Un Rainbow Flag toutes les deux rues. Des drapeaux bis et trans à coté de ces mêmes drapeaux sur les devantures des bars, clubs et restos. Le symbole peut paraître con mais ça fait un bien tellement fou. Et une sensation difficile à décrire pour moi. Un truc... apaisant je dirais.




Edit : Autre fait notable, j'ai à plusieurs occasions été abordée par des personnes faisant du prosélytisme religieux (y compris des Mormons et des Témoins de Jehovah), à chaque fois j'ai annoncé d'emblée être lesbienne et féministe. Aucune remarque déplacée, aucune des fois où la situation s'est présentée.


lundi 28 octobre 2013

Aaaaaaand back to school

Une rentrée c'est toujours vaguement un peu excitant. À l'autre bout du monde, ça n'échappe pas à la règle.

Je suis donc arrivée très en avance lundi dernier (genre 45 minutes), m'attendant à rencontrer plein de gens d'endroits différents.

Hum, comment dire... Sur les quelques 80 personnes que compte le programme, près de 40 sont françaises. Et d'Epitech. Du coup la rentrée à l'autre bout du monde... ressemble au trois dernières.

Bon du coup, je vais découvrir un nouveau campus, plutôt vaste et joli de ce que j'en ai vu. Là par contre pas de doute, il y a un monde entre CSULB et Epitech Rennes. Pour être honnête, il y aussi un monde entre CSULB et Rennes 2, qui était pourtant un campus universitaire.

C'est grand, blindé d'espaces verts, il y a tous les services possibles et imaginables (j'ai pas fini d'en faire le tour), à tel point qu'il y a un bus navette interne au campus pour circuler. Et il y a un pub. Qui sert de la vraie bière (comprendre avec de l'alcool dedans) et des burgers à se damner, et même leur burger végétarien était bon (alors que d'habitude leurs espèces de steaks végétariens font vraiment pas envie).

Le 49ersShop, sorte de magasin qui vend de tout, bouquins de cours, fournitures scolaires, fringues et produits à l’effigie de la fac, est ma foi fort pratique, je me suis complètement équipée là bas et pour un prix raisonnable (à part les bouquins 150 $ de bouquin d'anglais dans ta face, mais ça ils y peuvent rien).

Le campus est donc beau, agréable et le soleil californien ne gâche rien il faut bien l'avouer.


Mais bon à la base je ne suis pas venue là que pour le décor (bah je vais pas mentir, la Californie a des arguments climatiques que n'a pas NYC par exemple), et je suis donc des cours.

Alors les cours. 6 semaines. À ne faire que de l'anglais. Compréhension et Expression Orale / Compréhension et Expression Écrite / Grammaire / Culture. You. Hou.

Ça ne m'enchante pas du tout. D'autant plus que dans ma classe (on a été divisés en 4 classes de niveau) il n'y a que des Epitech. Du coup pour la diversité c'est un poil raté pour les 6 prochaines semaines.

Par contre, les encadrants, qu'ils soient profs ou de l'administration du programme sont véritablement adorables. Serviables, patients et attentionnés, ils répondent aux questions où vous aiguillent vers les bonnes personnes, et ça il faut avouer que c'est pas désagréable.

Ah et ceci est un message pour ma Maman (ben quoi ?) : tu serais fière : j'ai fini tous mes devoirs en avance !



mercredi 16 octobre 2013

Tenter de s'acclimater, loin de la France

Ça fait exactement 12 jours que je suis arrivée. Je ne peux pas encore dire que je suis acclimatée ou intégrée mais j'ai arrêté d'ouvrir des yeux immenses à chaque coin de rue.

Et le matin en me réveillant je suis passée d'une bonne heure d'hallucination en mode "OMG je suis en Californie" à un quart d'heure.

Des surprises agréables, j'avais beau savoir que la Californie était plus friendly que la France je ne m'attendais pas pour autant à voir un parc municipal au nom d'Harvey Milk, comprenant une brève bio de l'individu et surtout un rainbow flag flottant fièrement sur les quelques bancs et tables d’échecs présent-e-s.



Harvey Milk Plazza, Long Beach


Rencontrer des gens est toujours un peu compliqué mais c'est bien plus dû à mon côté timide et complexé qu'à une quelconque réticence des Californien-ne-s que je croise.

Je suis allée deux fois dans un bar lesbien proche de chez moi, les deux fois j'y ai passé une bonne soirée, la première à jouer au billard, la seconde à parler spiritualité et biologie. Mais l'hésitation reste présente, aller seule dans un bar c'est se mettre dans une certaine position de vulnérabilité que mon orgueil n'aime pas beaucoup mais j'y travaille.

J'ai trouvé quelques repères sur où faire mes courses, où est la fac, la plage, etc et je commence à me rendre compte de la nécessité d'avoir une voiture ici. Mon camarade Sullivan, arrivé en même temps que moi a publié un article à ce sujet : La voiture.

Donc j'ai commencé à faire des démarches pour passer le permis de conduire puisque je ne l'ai pas non plus en France. Ne serait-ce que parce que j'ai adoré Sunset Beach mais qu'y aller en bus c'est l'enfer.







Sunset Beach

dimanche 13 octobre 2013

Welcome to LAX Airport

Traverser les USA, du Nord-Est au Sud-Ouest. Par chance le temps était super clair tout le trajet j'ai donc pu voir défiler, entre autres l'Oklahoma et le Nouveau Mexique par mon hublot.

Des champs, des montagnes et du désert...


Au passage je vous présente l'Oklahoma, vu d'en haut.

Et puis après une dernière chaine de montagne, une ville, immense. Bienvenue à LA. C'est grand. Très grand.

Vol interne donc pas de passage par l'immigration (oh joie). Seul petit bémol, mes fringues n'ont pas pris le bon avion, elles sont à Las Vegas ( le vol partait 5 minutes après le mien). Chouette alors.

Bon, Delta Airlines ils sont efficaces, elles sont arrivées le lendemain matin.

Du coup me voilà dans ma navette qui me transporte de LAX à mon nouveau chez moi. Dans ce qui sera mon État pour 11 mois. Il fait beau, il fait (très) chaud. Au passage on dépasse un lycée qui parait étrangement familier : Torrance High School, aka Sunnydale High School :)

Puis on traverse le port de Los Angeles. Immense. Des super-tankers de fous furieux et l'espace d'un instant mon rêve de gosse qui refait son apparition. Voilà le boulot que je rêvais de faire, pour lequel j'avais étudié et auquel j'ai du dire au revoir. Comme quoi j'ai quand même trouvé le moyen de voir du pays :)

Arrivée devant mon nouveau chez moi à Long Beach, sensation étrange. Ce décor de série TV c'est chez moi ? Vraiment ? Ben oui vraiment. Je rencontre ma colloc et son copain, tous deux adorables qui me proposent d'aller faire un tour à WalMart pour acheter ce qui me manque : matelas gonflable, vêtements de secours, serviette de toilette et autres.

La trajet en voiture avec la musique à fond qui joue Paradise City je vous assure, j'ai cru que j'étais dans Burnout :)

Les courses, le retour à l'appartement, je ne suis pas vraiment là, comme si mon corps et mon cerveau ne s'étaient pas encore tout à fait retrouvés. Je me couche tôt avec l'impression étrange que rien n'est réel.


samedi 12 octobre 2013

Message Personnel

Joyeux Anniversaire Klervie !


My little town blues ... ♫

New-York City.

Ça faisait 10 ans. Il y a 10 ans je pleurais toutes les larmes de mon corps à l'aéroport JFK je ne voulais pas partir.

À l'époque j'avais fait la version touriste de NY. En 3 jours j'avais fait tous les monuments, vu Time Square, mangé à Little Italy et Chinatown, réussi à échapper à la surveillance des profs pour filer voir Greenwich Village...

Cette fois j'étais majeure et libre de mes mouvements, les choses allaient donc être plus simple.

J'ai passé l'immigration en à peu près 3 heures, on m'a rapidement posé quelques questions sur la raison de mon voyage, l'officier des douanes était adorable, m'a souhaité bon courage pour mes études et pouf, je suis à la sortie de l'aéroport, complètement déphasée, à attendre la navette qui doit m'emmener de l'aéroport jusqu'à l'Upper West Side de Manhattan où se trouve mon auberge de jeunesse.

La sensation était étrange. Seule dans cette ville immense que j'ai tellement vu à la télé et dans les films qu'elle me parait familière. J'ai déposé mes affaires à l'auberge, il était encore tôt, à peu près 16h. J'avais fait le pari de partir sans guide touristique, sans carte rien du tout...

À la fois bonne et mauvaise idée.

Bonne parce que ne sachant ni où aller ni quoi faire, j'ai fait tout Manhattan à pieds. Mauvaise parce que Manhattan à pieds c'est grand et quand on est pas une grande sportive ça fait sacrément mal aux pattes.

J'ai pris pas mal de photos essayant d'apprivoiser mon nouvel appareil (mon argentique me maaanque), en ai profité pour prendre un abonnement de téléphone dans un RadioShack du Village où le vendeur était patient et très gentil. Mes horaires bizarres, levée à 5h30 ont fait que je me suis retrouvée à prendre des petits dèjs dans des diners improbables, où l'on entend pas un mot d'anglais et à croiser les seuls fumeurs de NY en dehors des expats et des touristes, les gens qui bossent dans le bâtiment (construction workers en anglais).

Car NY est une ville qui hait la cigarette. Les clopes coûtent 13$ le paquet, fumer est extrêmement mal vu, je me suis fait engueuler par une bourgeoise du quartier où était l'auberge de jeunesse parce que je polluais l'air de sa rue. Hello tu l'as vue la file de bagnoles ultra polluantes à 5 mètres ?

Mais même si les New Yorkais sont parfois insupportables, la ville a quelque chose de magique, d’irréel, particulièrement quand on connait son histoire, le mélange des cultures et flagrant et Central Park est absolument sublime. Et chaque quartier, chaque rue rappelle un film, une pochette d'album, une photo de livre d'histoire.


Le quartier financier vu depuis le réservoir Jacky O. dans Central Park.